Mon grand-père maternel est un incorporé de force alsacien de la classe 1926. Il était blond, et a été incorporé à Haguenau en février 1944 dans les Waffen SS, puis il est parti rejoindre la "Das Reich" dans le Sud de la France à l'âge de 17 ans, et tout ça malgré-lui. Il n'était pas loin lorsqu'à eu lieu le massacre d'Oradour sur Glane, mais n'a heureusement pas participé à ces horreurs. Ayant remonté la France après l'annonce du débarquement, il est arrivé le 15 juin 44 près de Caen avec son unité, et a connu les combats contre les Anglais dans cette région. Il m'a raconté qu'il avait 1 fusil pour 2, avec 5 cartouches, "pour que le second ait un fusil lorsque le premier se fait tuer...". Il a vu la mort de près ; il a vu des camarades se faire tuer à la baïonnette, et il a tjs détesté les Allemands jusqu'à sa mort en 2012. Habitant l'Alsace, il n'a jamais mis les pieds en Allemagne depuis la fin de la guerre jusqu'à sa mort. Le 2 juillet 1944, il est resté sur place lors d'une contre-offensive anglaise et il s'est rendu aux premiers Anglais qui l'ont trouvé, lui et un autre. Ils ont enlevé leur culotte qui leur a servi de drapeau blanc. Puis, prisonnier et aide agricole chez un paysan en Angleterre, il s'est engagé dans l'armée française en avril 45, mais la guerre touchait à sa fin à ce moment-là. Honneurs aux 130 000 alsaciens et mosellans qui ont été incorporés de force malgré-eux, et dont 30 000 ne sont jamais revenu (de Russie pour beaucoup).