Raymond Giot, mon père avait 16 ans en juin 1944. Elève au lycée Malherbe de Caen, il faisait partie des équipes d'urgence de la Croix-Rouge. Ces équipes sillonnaient les rues de Caen pour évacuer les victimes des bombardements. Une difficulté était de porter secours à toutes et tous. Les ambulances étaient souvent pleines. Mon père œuvrait comme brancardier. Il lui est arrivé de voyager sur le marchepied de l'ambulance. Dans notre enfance, il nous a très peu parlé de cette période. À la fin de sa vie il m'a dit avoir tenu la main à beaucoup de blessés en train de mourir. Ces très jeunes gens ont agit avec un héroïsme et une efficacité remarquables. Eux pensaient qu'ils ne faisaient que leur devoir et qu'il ne pouvait en être autrement. Certains sont morts. Jamais personne n'a imaginé le traumatisme de ces adolescents. À mon père et à tous les membres des Equipes d'Urgence de la Croix rouge du lycée Malherbe, j'exprime ma profonde reconnaissance.